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La vie de Francisco Collantes, peintre baroque Espagnol, est mal connue. On ne compte en effet, pour retracer sa carrière, que les maigres informations fournies par Antonio Palomino puis Lázaro Díaz del Valle dans une courte biographie datée de 1657. L’artiste y est déjà signalé comme « un excellent peintre et singulièrement dans ses paysages ».

Selon Palomino, il fut élève du peintre florentin établi à Madrid Vincenzo Carducci qui lui transmet les normes de l’esthétique académique fixée à la suite de l’enseignement des Carrache. Sa familiarité avec l’art contemporain italien indique un possible séjour à Rome et Naples. On note également l’influence de José de Ribéra notamment dans ses compositions religieuses. Ses biographes nous apprennent qu’il exécute aussi quelques natures mortes (1).

On lui attribue aujourd’hui, avec certitude, une quinzaine de tableaux, qui présentent la particularité, pour l’Espagne de ces temps là, d’être des paysages : Il est en effet considéré comme le meilleur représentant d’un genre de paysage d’origine flamande, articulé en plans lumineux qu’il anime de petits personnages d’inspiration napolitaine ou vénitienne à l’image du tableau que nous présentons.

Jouissant d’un grande renommée, il exécute, vers 1635, pour le palais du Buen Retiro, une série de peintures, aujourd’hui dispersées, aux motifs bibliques et mythologiques et reçoit de nombreuses commandes privées. Notons à cet égard qu’il fut l’un des rares artistes dont la notoriété dépasse les frontières espagnoles. Louis XIV, amateur éclairé, acquis un de ses tableaux pour sa collection. Celui-ci est aujourd’hui exposé au Louvre (2). Il s’agit, à notre connaissance, du seul tableau, avec l’arrivée à Bethléem (3), a être conservé dans les collections Françaises.

Difficile a situer dans le temps, rarement daté, ce tableau exceptionnellement signé présente toutes les particularités des toiles de la maturité de l’artiste : équilibre de la composition, maitrise des architectures, jeux de lumière et d’ombre. Ces qualités contribuèrent sans doute à la hisser à l’égal de son exact contemporain Velasquez.

Citons enfin un article rédigé en 1813 sur celui qu’on nomma le « Poussin espagnol ». Il témoigne de la singularité de son talent et du prestige dont il jouit encore à cette époque : « Palomino Velasco dit qu’il composait avec une grande facilité. Tout parle, tout est mouvement dans ses tableaux ; les groupes, les personnages, les sites sont variés comme dans la nature. Le tableau où il a représenté Saint Jérôme est tout à fait dans le style de l’Espagnolet mais l’ouvrage qui a marqué la place de Collantes au nombre des artistes les plus distingués de l’Espagne est celui qu’on voit au Palais de Buen Retiro et qui représente la résurrection de la chair. » (4)

(1) Angulo Íñiguez et Pérez Sánchez, Alfonso E. Pintura madrileña del segundo tercio del siglo XVII , 1983, Madrid (Instituto Diego Velázquez)
(2) « Le buisson ardent » – Huile sur toile – 116 x 163 cm (Musée du Louvre, Inv. 924)
(3) « L’arrivée à Bethléem » – Huile sur toile – 45 x 56 (Musée du Louvre, MNR 330)
(4) Biographie Universelle et Moderne, Joseph et Louis Gabriel MICHAUD, 1813

Francisco COLLANTES (Madrid, 1599 – Madrid, 1656)
« Paysage classique au crépuscule » – Huile sur toile – 62 cm x 106 cm
Signée « CFranco Collantes Ft » en bas à gauche

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